PRIS POUR CIBLE Le cyber-harcèlement est un problème de santé publique…
A l’occasion de notre série «Pris pour cible», 20 Minutes a lancé une enquête #moijeune sur le cyber-harcèlement avec OpinionWay.
Le harcèlement en ligne comporte de graves risques pour la santé de la victime pouvant aller jusqu’au suicide.
Pour prévenir les symptômes, il faut se libérer du traumatisme en parlant à ses proches ou à des professionnels.
« Au début j’encaissais, mais au bout de trois jours, j’ai craqué. J’ai pensé à en finir », expliquait au mois de décembre Nathalie, victime d’un raid numérique sur Twitter après avoir tenu des propos féministes sur le réseau social. « J’ai fini par faire une tentative de suicide avec des médicaments », a confié, de son côté, Caroline, qui a été victime de fausses rumeurs sur Facebook lorsqu’elle était au collège.
Si toutes les victimes ne passent pas à l’acte, de nombreux cyber-harcelés interrogés dans le cadre de notre série Pris pour cible ont décrit des symptômes similaires : stress, insomnies, déprime, angoisses, pensées suicidaires. A l’occasion de la publication des résultats de notre enquête sur le cyber-harcèlement chez les jeunes de 18 à 30 ans lundi, 20 Minutes se penche sur les risques que représentent les violences en ligne pour la santé mentale des victimes. Comment se protéger et, surtout, comment s’en sortir.
La plupart des études sur le sujet portent sur les adolescents, mais « il n’y a pas de raison de penser que les effets observés sur les jeunes soient différents de ceux observés chez l’adulte », confirme le spécialiste de la question, Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à l’Université Grenoble Alpes. « Dans la définition du harcèlement scolaire classique, on parle d’une répétition, d’une réitération des faits, d’une asymétrie de force ou de capacité entre le ou les harceleurs, souvent plus forts, plus rusés ou plus nombreux, que le harcelé », énumère-t-il. A l’inverse, pour le cyber-harcèlement, la répétition n’est pas une donnée cruciale. « Dans la mesure où il y a une permanence de l’information et une permanence des messages qui peuvent être redistribués, cela suffira pour parler de harcèlement », explique-t-il.
Source : Insomnies, angoisses… Quels sont les risques pour les cyber-harcelés?