Comportements dangereux sur la route

Les adolescents, et plus particulièrement les 15-24 ans (et les garçons), ont plus d’accidents de la route que la population générale. Ces jeunes représentent près de 30% des décès sur les routes. En effet, les derniers chiffres montrent qu’en France, environ 3570 jeunes y perdent la vie… (1 décès sur deux pour cette population).

Ils sont également énormément touchés par les accidents de deux roues : 38% des 15-17 ans décédés sur la route en 2014 !

« A de multiples niveaux, la voiture est un instrument clé des conduites à risque (Le Breton, 2013, p.118) ». Les médias vont également dans ce sens : quand on voit le nombre de Fast & Furious qui sortent, même quand l’acteur principal est décédé à cause … d’un accident de la route ! De même, en France, les films Taxi poussent vers une banalisation à la transgression routière (voire dénigrent les forces de l’ordre).

Elle est également un instrument d prise d’indépendance face à ses parents. Le jeune accède à une version de lui-même. Le permis de conduire est ainsi comme un rite de passage et un accès à la liberté, et cela pour tout le monde. C’est d’ailleurs pourquoi les personnes âgées vivent très mal le fait de ne plus pouvoir conduire… Néanmoins, tout le monde n’a pas de comportements dangereux pour soi ou pour les autres sur la route. Chez certains jeunes, déroger au code de la route est un moyen de déroger aux règles sociales.

Les comportements dangereux sur la route regroupent plusieurs comportements en lien avec le non-respect du code de la route, dont la vitesse, les consommations de substances, envoyer des messages ou téléphoner, etc.

LA VITESSE

« La vitesse sur les routes permet de se libérer des frustrations du quotidien » (Le Breton, 2013, p.119).

Certains jeunes conduisent effectivement plus vite que la moyenne. Déjà que c’est un risque pour la vie, d’autres facteurs de risque s’y accumulent : ils prennent moins de précautions et ont un manque d’expérience qui accroit leur vulnérabilité. Or, ils sont confiants en leur capacité ! Cela accroit d’autant plus les risques car leur évaluation du danger est subjective. Enfin, le dernier facteur aggravant est qu’ils possèdent le plus souvent des voitures en état moyen : un accident est plus mortel.

« La conscience du danger associé à la vitesse ne suffit pas à désarmer l’attraction qu’elle exerce. Au contraire, elle est parfois une incitation à tester sa chance. Le sentiment de maitrise que le jeune éprouve à son volant balaie les dernières objections. Il se sent invulnérable, « spécial » (op. cit.).

Mais il faut que ses pairs soient présents ou voient ces accès de vitesse, car sinon, ces comportements n’auraient pas lieu. « La vitesse est la forme stéréotypée d’une démonstration sublimée de virilité » (op.cit., p.120).

La vitesse est aussi une recherche du vertige, du contrôle et de la puissance. Les adolescents retrouvent cela dans le fait de doubler d’autres voitures.

Consommations de substances

ALCOOL

Sous l’effet de l’alcool, le conducteur a :

  • sa vigilance qui baisse,
  • une mauvaise perception de la route et des obstacles car la vision est modifiée : champ visuel rétréci, perception des distances modifiée, temps de réaction visuelle allongé (et donc de freinage d’urgence aussi…), vision nocturne et réaction à l’éblouissement altérées
  • une mauvaise coordination gestuelle (et donc moins d’automatismes).
  • une surestimation de soi : « Mais si, t’inquiète, je connais bien la route ! » ; « Oh mais je conduis mieux avec quelques verres dans le gosier ! »

La conduite sous influence de l’alcool augmente le risque d’accident d’un facteur 5. Pour les jeunes (de – de 21 ans), ce risque est multiplié par 27 (Peck et al. 2008) ! En effet, le manque d’expérience de ces jeunes conducteurs poussent d’autant plus à l’erreur.

Le taux légal d’alcoolémie pour les jeunes conducteurs (porteurs du « A ») est à 0,2 g/l, en France

Lors d’accidents de 2 roues (scooter, cyclomoteur), 32% des conducteurs impliqués âgés entre 15 et 17 ans étaient alcoolisés (ONISR 2015). Chez les 18-25 ans, 23% des conducteurs (de tout véhicule) impliqués dans des accidents mortels avaient un taux d’alcoolémie plus élevé que le taux légal.

CANNABIS

La conduite sous cannabis est interdite par la loi du 3 février 2003.

En effet, le cannabis perturbe la conduite automobile :

  • Modification des perceptions
  • Ralentissement des réflexes
  • Mauvaise coordination des gestes
  • Difficultés de maintenir sa trajectoire

Les risques d’accident mortel en sont multipliés par 2.

Même plusieurs heures après consommation, le cannabis reste dangereux au volant.

POLYCONSOMMATIONS

Ce risque s’accroit considérablement (× entre 11 et 15) en cas de consommation de cannabis associée d’alcool. Et s’il y a accident, les peines s’alourdissent car c’est synonyme de circonstance aggravante.

Parmi les conducteurs positifs aux stupéfiants (substances illégales), près de 9/10 le sont au cannabis, 1/10 aux opiacés, 1/17 aux amphétamines et 1/40 à la cocaïne (Laumon et al. 2011).

 Conséquences

Conduire après une consommation de cannabis peut être condamné à une suspension ou annulation du permis de conduire, ou obligation de suivre un stage payant de sensibilisation à la sécurité routière.

Les contrôles avec dépistage peuvent être effectués par les gendarmes et les policiers, que ce soit après un accident, une infraction ou une suspicion de leur part.

AUTRES

Regarder son portable voire téléphoner, ne pas attacher sa ceinture, ne pas porter de casque sur un moto ou un scooter, griller les feux, s’accrocher à des voitures (ou autres) en étant à vélo ou en skate…

De nombreuses pratiques dangereuses sont présentes sur les routes…

Comme c’est écrit en introduction, déroger au code de la route peut être un moyen de déroger aux règles de la société, et donc de s’affirmer.

Ils en parlent

Actu

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