Une étude longitudinale a été menée auprès de 14 062 enfants, nés en 1991-1992 et suivis jusqu’en 2016-2017 dans la région d’Avon (UK).
A l’âge de 12 ans et de 18 ans, un entretien semi-structuré (PKLIKSi) a permis d’évaluer l’existence d’expériences psychotiques (hallucinations, illusions, interférence des pensées).
La consommation de tabac et de cannabis a été évaluée chaque année, de 14 à 19 ans (soit 6 fois).
D’autres informations ont été collectées, comme étant d’éventuels facteurs de confusion (qui peuvent être associés aux consommations et aux expériences psychotiques) : sexe, antécédents familiaux de schizophrénie ou de dépression, antécédents familiaux de consommation de drogue, tabagisme du père et/ou de la mère pendant la grossesse, niveau d’éducation de la mère, CSP la plus élevée (du père ou de la mère), Quotient Intellectuel (à l’âge de 8 ans), traumatismes dans l’enfance ou expériences de harcèlement (à l’âge de 7-9 ans), problèmes émotionnels et troubles du comportement (à l’âge de 9 ans), consommation d’alcool (à l’âge de 12 ans).
Ainsi, 5 300 adolescents ont été inclus dans cette étude, ayant répondu au moins 3 fois aux questions relatives aux consommations de tabac et de cannabis.
Un modèle d’analyse (longitudinal latent class analysis) a permis de décrire 5 classes, compte-tenu des mesures répétées dans le temps concernant la consommation de tabac et de cannabis :
- consommation précoce de tabac,
- consommation précoce de cannabis avec/sans tabac,
- consommation tardive de cigarettes,
- consommation tardive de cannabis avec/sans tabac, et
- non-consommation (tabac et/ou cannabis).
Des modèles de régression logistique ont été utilisés pour étudier les facteurs prédictifs de la survenue d’expériences psychotiques :
- La consommation précoce de tabac multiplie par 3 le risque d’expériences psychotiques,
- La consommation précoce de cannabis multiplie par 3,8 le risque d’expériences psychotiques,
- La consommation tardive de cannabis multiplie par 3 le risque d’expériences psychotiques.
En tenant compte des facteurs de confusion ci-dessus décrits, la consommation précoce de tabac n’est plus prédictive de survenue d’expériences psychotiques, mais :
- La consommation précoce de cannabis multiplie par 3,7 le risque d’expériences psychotiques,
- La consommation tardive de cannabis multiplie par 3 le risque d’expériences psychotiques.
Par contre, ni la consommation de tabac, ni la consommation de cannabis ne peuvent être associées à l’existence d’expériences psychotiques à l’âge de 12 ans, en tenant compte des facteurs de confusion.
PAS DE CANNABIS PENDANT L’ADOLESCENCE !!